1- Céline
Lezaud 2 – Le
fort Girardon 3 - Mémentos
Le général Girardon
guerre
de 1914 -1918
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Sorti de Saint-Cyr et sous-lieutenant le 1er octobre 1886, Louis Girardon a
tenu garnison successivement jusqu'au grade de chef de bataillon, à Lyon,
Nancy, Paris, Montargis et Beauvais.
A la mobilisation, le commandant Girardon, major du 51éme régiment d'infanterie,
dut rester à Beauvais et ne rejoignit le front qu'au mois d'octobre 1914, en
Argonne. Il y resta jusqu'en janvier 1915, menant avec son bataillon de rudes
combats. Il reçut deux citations :
- l'une à
l'ordre de l'armée :
" A fait preuve du plus grand courage dans une attaque de tranchées en
se portant de sa personne jusqu'aux abords immédiats des tranchées ennemies. A
eu son chef de corps et tous ses agents de liaison tués autour de lui " signé
général Gérard
- l'autre à l'ordre de la division :
" pour le zèle, le dévouement, la compétence avec lesquels il a exercé pendant sept jours le commandement d'une fraction particulièrement attaquée de la division " signé général Cordonnier
Il prend ensuite part à la première offensive de Champagne, du 21 février au 5
mars 1915. Son bataillon enlève la cote 196, vers Tahure, et y résiste
victorieusement aux attaques furieuses de
"
Officier supérieur de la plus grande bravoure, véritable entraîneur d'hommes, a
contribué puissamment par son courage personnel à l'enlèvement de la cote 196
et y a résisté pendant trois jours aux contre-attaques furieuses de
Au début d'avril, le commandant Girardon, au cours de l'offensive de
Le 18 avril, nommé au commandement du 67ème régiment d'Infanterie, il avait à peine rejoint son corps qu'il subit, à la tranchée de Calonne, une attaque allemande d'une extrême violence, menées par trois divisions d'assaut contre ce seul régiment.
Il est nommé lieutenant-colonel le 5 mai 1915.
Après un court repos, le colonel Girardon participe, en septembre 1915, à la seconde offensive de Champagne.
Presque
aussitôt, il est blessé, mais il ne se laisse pas évacuer. Il est cité à
l'ordre de l'armée et est promu officier de
"
Chef de corps de tout premier ordre, a dirigé avec énergie et une très grande
bravoure les attaques réitérées de son régiment contre un puissant
retranchement. Blessé, a demandé à conserver son commandement "
(général J. Joffre)
Jusqu'en juin 1916, c'est le secteur de Champagne avec ses multiples combats, puis le régiment tout entier part pour Verdun.
Pendant les grandes batailles des 21, 22 et 23 juin 1916, le 67éme régiment d'infanterie se distingua d'une manière magnifique et son héroïsme est resté fameux.
Complètement encerclé au Bois Fumin, sans liaisons, sans vivres et sans boisson, rongé par une soif horrible, écrasé par un des plus violents bombardements qu'on ait vus dans ce secteur infernal, asphyxié par les obus à gaz, le régiment, qu'on croyait perdu, résista avec une vaillance inouïe aux attaques allemandes, refusa par la voix de son chef de se replier et, quoique privé de ses bases, réussit à enlever du terrain à l'ennemi dans des corps à corps terribles.
Le colonel Girardon fut l'âme de cette résistance, mais la lame avait usé le fourreau, et lorsque les débris du régiment furent délivrés, on dut le ramener sur une civière, le tympan crevé et très gravement intoxiqué. Mais il ne fut pas évacué.
Une belle citation à l'ordre de l'armée récompensa ce brillant fait d'armes :
"
Sous les ordres du lieutenant-colonel Girardon, pendant les journées du 21 au
23 juin
En dépit de lourdes pertes, malgré des difficultés matérielles considérables et
les souffrances causées par la soif, a par la vigueur de sa résistance, permis
le rétablissement de la ligne. " (général Nivelle)
Enfin, le
général Joffre désigna le 67éme régiment d'infanterie pour former à Chantilly
la garde d'honneur du Grand Quartier Général - sept régiments seulement
reçurent au cours de
De là, le
67ème régiment d'infanterie fut envoyé dans
"
Le 13 octobre 1916, sous les ordres du lieutenant-colonel Girardon, a fait preuve
d'un élan et d'une ténacité admirables. Bien qu'ayant ses vagues d'assaut à
moitié ensevelies dans des tranchées entièrement nivelées par un bombardement
intense, s'est vigoureusement lancé à l'attaque, sous un feu d'écharpe
d'artillerie et de mitrailleuses d'une rare violence.
Malgré de très lourdes pertes, s'est maintenu sur le terrain conquis, au
contact immédiat de ses objectifs et a fourni, sous un feu incessant et malgré
le mauvais temps, une somme de travail exceptionnelle. " (général Paulinier)
On le
dirigea ensuite sur l'Aisne, vers Soupir, pour y tenir secteur.
Le 15 avril 1917, la grande offensive de l'Aisne se déclenche. Le 67ème
régiment d'infanterie progresse de deux kilomètres, enlève trois lignes
successives de tranchées, capture 400 prisonniers, trois canons et huit
mortiers de tranchées. Il est encore cité, avec son chef, à l'ordre de l'armée
et reçoit la fourragère des mains du général de Mitry.
"
Sous les ordres du lieutenant-colonel Girardon, a montré, dans les journées des
5, 6 et 7 mai 1917, la plus belle vaillance pour libérer les régions où il
s'était entraîné à vaincre. Dans une attaque irrésistible, surmontant des
défenses naturellement fortes, encore multipliées par un adversaire tenace, a
enlevé trois lignes de tranchées ennemies, disputées avec acharnement,
progressant de près de deux kilomètres et capturant plus de 400 prisonniers
avec trois canons et huit mortiers de tranchées.
A conservé tout le terrain conquis, malgré les plus violentes contre-attaques,
en dépit d'un bombardement intense et continu, infligeant à l'ennemi de lourdes
pertes. " (général en chef)
Etant ensuite dans les Vosges, le lieutenant-colonel Girardon quitte, la mort dans l'âme, le merveilleux régiment qu'il avait conduit à la gloire : il est nommé colonel et prend le commandement d'une infanterie divisionnaire au 1er Corps d'armée. Les trois régiments placés sous ses ordres sont le 43ème, le 127ème et le 327ème régiments d'infanterie.
Il prend part avec eux à l'offensive franco-britannique des Flandres vers Bixschotte et tient secteur dans les Flandres puis sur l'Aisne, jusqu'au 23 mars 1918.
C'est à
cette date que les Allemands cherchent par une pression formidable, à percer
nos lignes (offensive de
Nos alliés reconnurent l'aide qui leur avait été apportée en décernant au général Girardon, qui fut fait Compagnon de l'ordre du Bain, l'une des plus hautes distinctions anglaises.
Quelques semaines plus tard, le général Girardon est engagé, avec sa division, dans la bataille de l'Aisne (offensive allemande puis offensive française) et doit assumer les plus écrasantes responsabilités, faire face au péril de l'infiltration, se cramponner au terrain et, contre-attaquant, reprendre enfin Fontenoy.
Il est cité à l'ordre du corps d'armée :
" a montré, au cours des opérations actives du 29 mai au 15 juin 1918, un grand sens tactique, vivifié par une froide énergie, un calme parfait, un courage personnel remarquable. Encourageant ses troupes par son exemple, a contribué largement à rétablir une situation très difficile et à arrêter net les progrès d'un ennemi grisé par de rapides succès. Magnifique figure de soldat, animé du plus pur sentiment du devoir. " (général Lacapelle)
Il est
enfin proposé pour la cravate de commandeur de
"
Officier supérieur de la plus haute valeur morale. Profondément imbu du
sentiment du devoir, le colonel Girardon est une des plus belles figures de
soldat que j'aie rencontrées au cours de la guerre. Personne
ne peut recevoir le grade de commandeur de
Mais, le 15
août 1918, le colonel Girardon, très gravement brûlé à plusieurs reprises par
les gaz asphyxiants, est évacué pour la première fois. A peine guéri, il
rejoint le front, le 15 octobre ; mis en réserve de commandement à
C'est à ce
poste qu'il reçut la cravate de commandeur de
Peu avant
sa mort, survenue le10 septembre 1953, le général Girardon fut promu
grand-officier de
-------
Distinctions :
-
grand-officier de
- croix de guerre avec huit citations (cinq palmes et trois étoiles),
- croix de guerre belge avec palme,
- compagnon de l'Ordre du Bain ( Angleterre),
- commandeur de 2ème classe de l'Ordre de Sainte Anne de Russie
- Etoile de Kara-Georgevitch de Serbie (4ème classe)
Pour relire les souvenirs de Louis Girardon, suivre ce lien - - - >
par Céline Lezaud
1911
Je suis née le 7 septembre 1844 à
En 1895, mon père (M. Desmanèches) vendit son étude
et nous quittâmes
Ma sœur Amélie, plus âgée que moi de quatre ans,
avait fait sa première Communion à
Ce fut le 5 juin 1856 que j’eus le bonheur de faire
ma première Communion
Dans la même année à 8 jours de distance, le 8 et
le 15 mars je perdis mon grand’père et ma grand’mère Roy. Ils habitaient à
Paris 75 rue vieille du Temple au Marais.
Deux ans après le 1er janvier 1858 ma
chère mère fut emportée en 5 jours par une fièvre scarlatine – On nous avait
éloignées d’elle et emmenées chez ma tante Roy où nous eûmes l’une après
l’autre cette même maladie.
Je fis une grande perte dans la personne de ma mère
qui était excellente et que j’adorais – mon père était si malheureux que nous
passâmes des années de profonde tristesse après ce douloureux événement.
Le 3 septembre 1861 ma sœur épousa M. Emile
Delapalme notaire à Paris 38 rue de
Provins était une petite ville sale et triste mais
à 2 h seulement de Paris ce qui me permettait d’aller souvent voir
mon père. Là naquit dans la vieille Sous
Préfecture mon premier enfant Jean le 22 février 1869 – un an à peine après
j’eus une petite fille qui mourut en naissant - Marie.
En mars 1870 mon mari fut nommé Sous Préfet de
Châlon sur Saône – nous y restâmes jusqu’au mois de 7bre suivant. La
guerre avait été déclarée le 15 juillet et le 4 septembre
En novembre 1871 nous quittâmes Saint Jean de Luz pour nous installer à Lacourcelle. Il était question d’une levée d’hommes mariés à mettre sous les drapeaux et mon mari tenait à partir avec les hommes de son pays. Le 4 mars de ce triste hiver de la guerre, mon second fils Adrien vint au monde. Nous aimions Lacourcelle et nous y serions volontiers restés mais mon beau-frère et son fils Georges avaient décidé que cette propriété appartiendrait à ce dernier et que nous aurions Vaseix. Aussi il nous fallut renonce à ce désir, et en mai nous quittions Lacourcelle pour venir à Limoges d’abord et ensuite à Paris – où Albert chercha une situation.
Pour lui c’était un vrai chagrin de voir sa
carrière brisée et il ne s’en consola jamais – A Paris on lui proposa une part
chez un agent de change de ses amis mais mon père s’y opposa de toutes ses
forces ne trouvant pas cette situation sûre. Il en fut de même pour bien
d’autres et comme mon mari aimait beaucoup la campagne et l’agriculture, nous
cherchâmes à acheter une propriété soit dans
De 1872 à 1876 notre vie fut relativement calme –
mon mari s’occupait d’agriculture mais il regrettait toujours sa carrière
politique et il céda volontiers aux sollicitations des électeurs de
l’arrondissement de Rochechouart qui lui demandaient d’être leur député. Il ne
fut pas élu cette fois mais seulement en 1878 où il réunit 900 voix de majorité
contre Labuze.
Notre installation à Paris se fit dans un
appartement meublé et comme mon mari fut invalidé 9 mois après nous revînmes à
A dater de
ce jour il commença la maladie qui devait l’emporter 4 ans plus tard. En 1879,
nos enfants grandissant, nous sommes venus habiter à Limoges pour faire leur
éducation rue du Pont Saint Martial . Des symptômes alarmants se manifestaient
dans la santé d’Albert - je ne pouvais plus me faire d’illusion hélas, il était
mortellement atteint. Lui même manifesta le désir d’une installation à Paris et
c’est alors que mon frère loua pour nous l’appartement de la rue Saint Lazare.
J’y passai de bien tristes années, soutenue par mon cher père dans une lourde
tâche et me demandant bien souvent si ma santé résisterait à une pareille
épreuve. Elever mes 4 enfants et soigner sans espoir mon pauvre mari dont la
belle intelligence s’éteignait peu à peu en même temps que ses forces
diminuaient.
Enfin le 20 novembre 1882 à 4 h du soir
après s’être confessé et avoir reçu les derniers sacrements, il s’éteignit
doucement au milieu de nous et il était si beau et si came dans la mort qu’on
l’aurait cru endormi.
Tout était fini après 14 ans de mariage je restais
seule pour élever mes 4 enfants dont l’aîné n’avait que 13 ans !
Mon frère fut d’avis que garder la propriété de
Nous pouvions donc passer nos vacances dans cette chère propriété
et je m’applaudis d’autant plus de l’avoir gardée que deux ans après mourait
mon beau-père qui donnait à sous fils Georges par testament la propriété des
Vaseix et mes enfants n’auraient plus eu aucune attache dans le pays de leur
père. Mon père désirait après mon veuvage que je vienne habiter près de lui
dans sa maison rue d’Aumale et il avait passé tant d’années privé de ma
présence que je ne voulus pas lui
refuser cette satisfaction pour ces dernières années – Je quittai en 1885 mon
appartement de la rue Saint Lazare, 87 où mon mari était mort pour m’installer
rue d’Aumale. Je devais y rester environ 10 ans puis louer l’hôtel avec jardin
au fond de la cour de la maison d’à côté.
De 1887 à 1892 je me consacrai toute entière à l’éducation
de mes enfants traversée par bien des préoccupations et bien des peines à cause
de la santé de Jean qui ne lui permit
pas de faire ses études au Collège et
que je dus garder à la maison. Puis Pierre-Albert après sa Première Communion
fut aussi atteint d’anémie à la suite d’une trop rapide croissance. Adrien et
Marie ne furent jamais arrêtés par leur santé et Adrien après 3 ans de
préparation à Jersey pour l’Ecole Navale y fut admis dans un bon rang. Deux ans
après il entra au Borda comme aspirant de marine.
Jean avait toujours aimé la campagne. Après un
petit séjour à l’Institut agricole de Beauvais il vint s’installer à
Adrien se maria le dernier, après avoir donné sa
démission d’enseigne de vaisseau et se maria avec Geneviève Veniel – Il eut une
fille Andrée.
Ma fille Marie épousa en 1893 Louis Girardon
lieutenant d’infanterie et eut 5 enfants – Hélène, Marguerite, Albert, Juliette
et Jeanne.
Enfin Pierre-Albert devenu Ingénieur Civil épousa
Laurence Baudouin en 1900 et eut 4 enfants – François, Germaine, Yvonne et
Antoinette. FIN
Vous trouverez des précisions sur les familles
Lezaud et Desmanèches dans les souvenirs de Louis Girardon que vous atteindrez
en suivant le lien.
Un
preux s’est déchaussé pour prendre le Coudon
extrait d’une
coupure de journal de 1946
Le 20
août 1944, les Alliés étaient aux portes de Toulon, mais les portes étaient
solidement verrouillées par le fort du Coudon qui domine de
Après
le cap Nègre et Mauvannes, c’est encore le capitaine Ducournau qui prit le
Coudon. Aussi est-il grand temps de parler de l’homme qui possède les plus
belles citations de l’armée française, le héros de légende que le mémoire de la
croix d’officier de
Paul
Ducournau, actuellement commandant, a trente-quatre ans à peine ; il a
poursuivi ses exploits jusqu’en Allemagne malgré ses blessures. C’est un
Béarnais avec toutes les qualités du montagnard. De taille moyenne, râblé, robuste,
il est doué d’une étonnante énergie et d’un optimisme à toute épreuve. Ce qui
étonne chez lui au premier abord, c’est son agilité physique autant que celle
de son esprit. Il est perpétuellement en mouvement ; il est intéressé à
tout, veut tout savoir, tout connaître. Mieux que modeste, il est simple. Il
parle de tout le monde mais jamais de lui. Cet homme qui fait tout, tout seul,
vous donne l’impression qu’il a besoin de vous. Remarquablement intelligent,
l’esprit curieux de tout, il est servi par une prodigieuse mémoire. Très
amusant, il a toujours une bonne histoire à raconter. Il est le meilleur des
camarades et le plus aimé des chefs. Ducournau est un entraîneur d’hommes qui a
le rare mérite de savoir toujours rester toujours profondément humain.
Le 20
août au matin, les camarades sont autour du fort du Coudon. Il y a vingt-quatre
heures qu’ils se sont infiltrés à l’intérieur des lignes ennemies ; dans
la nuit ils ont escaladé le rocher du Coudon. Il s’agit maintenant de prendre
le fort. Le capitaine Ducournau organise l’assaut. L’artillerie des ouvrages de
Toulon et des batteries de côte allemandes concentre ses feux sur l’arête
rocheuse où les éléments de commandos s’accrochent aux murs de l’ouvrage est.
La situation semble critique. À un moment, vers 15 heures, le
lieutenant-colonel voit refluer des éléments au pied des murs de l’ouvrage. En
réalité, c’est le capitaine Ducournau qui, trouvant la densité de ses éléments
trop forte aux flancs de l’ouvrage, fait replier les gens qui risqueraient
d’encombrer les abords et d’être massacrés par l’artillerie.
Presque
tout de suite, le fort capitule. Le capitaine Ducournau s’étant déchaussé, a
escaladé lui-même, avec le lieutenant Girardon, les murs nord du fort d’une
hauteur de huit à dix mètres, tandis qu’il faisait attirer l’attention des
Allemands à l’opposé.
Il a
réussi à se glisser ensuite et à se faire jeter des munitions par une corde,
puis par une échelle.
Il
s’est ensuite battu au corps à corps dans la première enceinte avec un petit
groupe de grenadier, puis a nettoyé à la grenade les résistances du premier
couloir.
La
lutté est âpre car les marins allemands sont partis.
Ducournau
et Girardon se battent au corps à corps, de porte à porte, de couloir en
couloir et le lieutenant de vaisseau allemand
qui, fou de rage , lance une dernière fois à l’artillerie la fusée «tirez sur
nous », est obligé de capituler..
Pendant
quelques minutes, un violent tir allemand tombe sur le fort et blesse ou tue
indistinctement Allemands et Français. Le lieutenant Girardon tombe. Cette
fois-ci, c’est Ducournau qui est fou de rage et, sous la menace de son
revolver, il contraint le lieutenant de vaisseau à lancer une nouvelle
fusée : « allonger le tir ». Le tir cesse. Sans doute
pense-t-il qu’une contre-attaque a repoussé l’élément français. Le tir ne
reprendra que tard dans la soirée, quand les Allemands auront compris qu’ils
ont perdu le fort du Coudon.
Les
Américains non plus ne comprendront pas tout de suite. Un colonel, qui
prétendait la chose impossible, voulut s’en rendre compte lui même. Se
promenant dans le fort qui venait de tomber il déclara : «je ne voulais
pas le croire avant, j’arrive encore moins à le croire maintenant ».
Bientôt,
avec la prise de Toulon, prendront fin les combats du débarquement et la
bataille de Provence. La 1ère armée française et les Alliés se
lanceront par la vallée du Rhône à la poursuite de l’ennemi en déroute,
opèreront la jonction avec les troupes venant de l’Atlantique et ne s’arrêteront plus avant la ligne des Vosges.
Dans quelques
jours (août 1946), au cours des cérémonies du deuxième anniversaire de la
libération de Toulon, le fort du Coudon prendra le nom de « Fort du
Lieutenant Girardon ».
Jean van der Noot
Souvenez
vous dans vos prières !
de
Louis et de Marie Girardon
d’André
et d’Hélène de Chalendar
d’Albert
et de Nicole Girardon
de
Georges et de Marguerite Moulin
de
Henry et de Juliette de Vanssay
et
de tous les morts de notre famille